Avec l’aimable autorisation de Candace MacGibbon
Le secteur minier et des minéraux continue d’être au centre de l’attention du gouvernement et des investisseurs. Alors que le monde traverse une période d’incertitude politique et d’instabilité commerciale, les entreprises établissent leurs budgets et leurs prévisions pour 2026. Dans un contexte où les prévisions des prix des métaux sont des données essentielles pour la modélisation des ressources et l’allocation des capitaux, il sera intéressant de voir où se situent les hypothèses de prix à long terme pour les métaux de base et les métaux précieux. Le contrôle accru des régulateurs sur l’évaluation des ressources oblige les entreprises à justifier leurs hypothèses de prix auprès des auditeurs et de leurs experts indépendants. Dans un contexte de hausse des prix, la modélisation de l’évaluation et les décisions concernant la reprise des dépréciations antérieures seront au centre des préoccupations des groupes comptables pour l’établissement des rapports.
Les actionnaires se concentreront sur les flux de trésorerie records générés par les entreprises, ainsi que sur les signaux envoyés par ces dernières concernant l’utilisation de ces flux. Les investisseurs voudront entendre des expressions telles que « augmentation des dividendes », « remboursement du capital » et « rachats d’actions » dans les communiqués de presse sur les résultats et lors des conférences téléphoniques avec les investisseurs. Les dirigeants et les conseils d’administration voudront s’assurer que les flux de trésorerie sont utilisés pour réduire le niveau d’endettement, maintenir l’efficacité des opérations et investir dans des projets d’investissement et de développement.
L’un des thèmes abordés dans ce numéro est l’exploration minière. Les budgets consacrés aux activités d’exploration sont notoirement les premiers à être réduits en période de ralentissement économique, tandis que les services d’exploration se voient attribuer davantage de fonds lorsque la conjoncture est favorable. Le calcul est simple : le retour sur investissement d’une découverte dans le cadre d’une exploration de nouveaux gisements ou de gisements existants dépasse de loin le rendement obtenu par l’achat d’actifs de production ou de développement. À ce stade du cycle, les équipes de direction s’interrogent sur les acteurs les mieux placés pour mener à bien les activités d’exploration et sur la meilleure façon d’accroître la valeur pour les actionnaires à court et moyen terme grâce à ces activités.
Il ne fait aucun doute que l’industrie doit investir massivement dans l’exploration, compte tenu du déséquilibre prévu entre l’offre et la demande de minéraux et métaux essentiels pour répondre à la demande croissante en énergie propre et aux exigences en matière de décarbonisation. Il ne fait également aucun doute que les bénéfices liés à la production résultant d’activités d’exploration fructueuses pourraient mettre des décennies à se concrétiser, en raison notamment des risques liés à l’obtention des permis, qui figurent parmi les principales causes de ces délais prolongés.
Les modèles d’exploration ont historiquement alterné entre des stratégies intégrant de grandes équipes internes, des coentreprises et des investissements dans des petites entreprises axées sur l’exploration ou le développement. Avec l’attention accrue portée à l’importance des minéraux et métaux critiques, l’industrie devrait, espérons-le, bénéficier d’une réglementation simplifiée, ce qui pourrait encourager une augmentation des activités d’exploration sur le terrain.
J’attends avec impatience le début de l’année prochaine, lorsque les entreprises communiqueront leurs stratégies d’exploration au marché en même temps que leurs résultats de fin d’année. Personnellement, j’espère que les équipes d’exploration se verront allouer les fonds nécessaires pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) et investir dans l’innovation afin de faciliter la définition des objectifs et l’analyse des résultats.
Des anecdotes circulent lors de conférences, vantant les mérites des groupes d’exploration qui combinent les données historiques avec l’utilisation de l’IA. La compilation de grands ensembles de données d’exploration est en passe de devenir un domaine de notre industrie qui pourrait connaître des percées dans la manière dont nous identifions de nouvelles cibles et des cibles sur des sites existants à l’aide de l’innovation et de l’IA générative.
L’exploration est le maillon central du cycle de découverte, et je suis heureux de voir l’attention portée aux équipes qui travaillent fort malgré la faible probabilité de succès final d’une découverte. Continuons à investir dans un écosystème minier canadien robuste et mettons en valeur le Canada pour ce qu’il est : un pays doté de ressources abondantes et de professionnels exceptionnels prêts à extraire de nouvelles découvertes de manière durable et responsable.
Traduit par Julian Richard