Les Australiens sont venus s’emparer du festin minéral du Canada, et ils sont en train de le manger, a déclaré un récent article du Globe and Mail. Le Canada dispose de nombreuses ressources, mais le nombre d’entreprises nationales qui les exploitent diminue, comme le veut l’histoire. Alors que les besoins en minéraux essentiels font désormais partie des discussions quotidiennes, les marchés financiers canadiens ne réagissent pas en investissant. Pendant ce temps, des entreprises australiennes dotées de gros coffres de guerre viennent dans notre pays, posent leurs jalons et développent des projets. « Elles nous bottent le derrière », a déclaré un vétéran de l’industrie au Globe and Mail.

L’article blâme des facteurs tels qu’un protectionnisme insuffisant, des fonds de pension peu patriotiques, la dynamique des marchés financiers dans ce pays et une pénurie de capital-risque à la suite de l’éclatement de la bulle du cannabis.

En outre, selon un professeur d’économie de l’Université de l’Alberta, le risque de laisser les entreprises australiennes s’implanter au Canada est que, même si nous pensons partager beaucoup de choses avec nos amis du Commonwealth, leurs intérêts ne sont pas les nôtres, et qu’il pourrait y avoir des conséquences si nous cédons trop et que l’amitié tourne au vinaigre.

Il n’y a pas si longtemps, l’interdépendance économique était considérée comme une vertu et ses avantages semblaient évidents.

Cette empreinte australienne croissante au Canada a également inspiré l’article de fond de ce numéro, « La vague australienne, » rédigé par Alexandra Lopez-Pacheco, contributrice régulière. L’article adopte toutefois une approche moins conflictuelle de l’afflux d’entreprises australiennes. Comme le note l’auteur, les investissements canadiens en Australie ont également augmenté ces dernières années.

L’article examine non seulement le rôle accru des entreprises australiennes au Canada, mais aussi la manière dont elles travaillent avec des partenaires canadiens pour développer des projets miniers essentiels qui profiteraient à toutes les parties concernées.

Je l’ai constaté par moi-même en septembre, lorsque j’ai eu l’occasion de me rendre à Saskatoon pour la conférence Maintenance, Engineering and Reliability/Mine Operators (MEMO ; Maintenance, génie et fiabilité/Exploitants miniers). Ce voyage m’a également donné l’occasion d’assister à la conférence d’une journée de Women in Mining/Women in Nuclear Saskatchewan (Femmes de l’industrie minière/Femmes de l’industrie nucléaire en Saskatchewan) ; l’événement a rempli une énorme salle de réception et a accueilli encore plus de personnes en ligne. Les participants de longue date aux événements WIM/WIN ont confirmé que la croissance récente de ces événements était impressionnante.

Le mérite revient en grande partie au géant minier australien BHP, qui s’est engagé il y a sept ans à avoir une main-d’œuvre équilibrée en termes de genre d’ici 2025, c’est-à-dire composée au minimum de 40 % de femmes et de 40 % d’hommes. Au début de l’année, l’entreprise a annoncé que sa division potasse au Canada, dédiée au projet Jansen en Saskatchewan, avait atteint ce seuil, avec une représentation féminine de 43,8 %. Il s’agit d’une réalisation impressionnante pour l’entreprise, qui a également incité ses concurrents locaux à agir. Elle témoigne également de l’éducation et du talent dont dispose la région.

À une époque où l’on se prépare au conflit et où l’on protège jalousement son propre festin, cette étape est une victoire pour tous.