Avec l’aimable autorisation d’Anne Marie Toutant
La très honorable Mary Simon, gouverneure générale du Canada, annonçait le 29 juin 2022 les nominations de l’Ordre du Canada (OC), l’un des prix les plus prestigieux de notre nation. Parmi les lauréats de ce prix figurait David Thomas Lynch d’Edmonton, en Alberta, qui a été nommé Officier de l’Ordre du Canada « pour ses contributions à la science et aux techniques du génie de l’environnement au Canada, et pour son leadership visionnaire dans l’enseignement du génie ».
De 1994 à 2015, pendant quatre mandats consécutifs, le Dr Lynch a été doyen de la faculté de génie de l’Université de l’Alberta. Son approche a été « différente de celle adoptée par les autres doyens. [Il] s’est concentré sur le gouvernement et l’industrie, et a été membre de plus de 30 agences et conseils consultatifs basés en Alberta, nationaux, internationaux, de gestion, du gouvernement et d’entreprise. Il a créé des relations de confiance avec de nombreuses personnes durant ses fonctions », déclarait Ellen Schoeck dans Born to Build (nés pour construire), une histoire des personnalités de la faculté de génie de l’université de l’Alberta. La confiance et la collaboration étaient les fondements qui ont mené au succès exceptionnel de la faculté de génie de l’Université de l’Alberta durant le mandant du Dr Lynch. Ce succès s’est notamment soldé par une hausse de 77 % des inscriptions totales des étudiants de premier cycle, une hausse de 341 % des inscriptions des étudiants de deuxième cycle, une collecte de 950 millions de dollars visant à financer des initiatives et des développements spécifiques, 20 chaires de recherche industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), et plus de 600 millions de dollars en financement externe de la recherche.
Pour moi, par contre, la clef de voûte de l’héritage que nous lègue le Dr Lynch, dont les avantages perdureront pendant de longues années, a pris forme à la fin de son mandat de doyen. Le Dr Lynch et sa femme Joan, avec de nombreux collègues, amis et partisans, ont généreusement offert plus de 6 millions de dollars pour la création de la David and Joan Lynch School of Engineering Safety and Risk Management (la faculté David et Joan Lynch de gestion des risques et de la sécurité dans le domaine du génie).
Grâce à leur générosité, cette vision partagée par beaucoup est devenue réalité. C’est notamment le cas de Gord Winkel, membre de longue date de l’ICM et récipiendaire à trois reprises du prix des éminents conférenciers de l’ICM et de la médaille 2019 pour le leadership dans la sécurité minière du bureau national de l’ICM. En 2010, retraité de son poste de direction à Syncrude et après avoir passé plus d’une décennie en tant que conférencier invité dans le programme ayant donné vie à la faculté Lynch, M. Gord a rejoint la faculté au titre de professeur de génie industriel. Sa vision était d’élargir la diffusion et la portée du projet. En 2016, cette vision a abouti à la création de la faculté Lynch, laquelle a mis en place un cours de dernière année d’études en gestion des risques, une compétence fondamentale que devaient suivre tous les étudiants en génie de premier cycle dans chaque discipline du génie à l’université.
Aujourd’hui, à la faculté Lynch, la mise en confiance et la démarche coopérative se portent très bien. Une équipe croissante de dirigeants universitaires fait régulièrement équipe avec des entreprises, des agences, des associations et d’autres organisations afin d’améliorer l’efficacité de la gestion des risques sur de nombreux fronts au travers de la recherche, de l’enseignement, d’ateliers et de discours programmes, en mettant à profit le conseil exécutif de la faculté composé de chefs de file de l’industrie et en travaillant dans des secteurs variés. En 2022, la faculté Lynch atteindra un tournant. En effet, 5 000 étudiants en génie auront obtenu leur diplôme avec une spécialisation fondamentale dans le domaine de la sécurité. Ce chiffre devrait doubler dans les cinq années à venir. Les 10 000 ingénieurs spécialisés dans la sécurité et la gestion des risques dans le domaine du génie qui obtiendront leur diplôme auront un impact et contribueront à sauver des vies, à éviter des dangers, à protéger l’environnement et aideront les entreprises à éviter des pertes terribles. C’est un héritage durable, en effet. Félicitations à toutes celles et tous ceux qui participent à ces travaux.
Je ne peux m’empêcher de me demander ce qui sera possible en mettant à profit ces travaux par l’intermédiaire de la société de la santé et de la sécurité (SSS) et du comité des écoles des mines canadiennes de l’ICM. Ce qui est clair et certain, c’est que la technologie, la collaboration et l’amélioration de la gestion des risques sont des catalyseurs importants de l’avenir durable du secteur minier au Canada.
Traduit par Karen Rolland