Ce n’est probablement pas la première fois que vous en entendez parler, mais cela vaut la peine de le répéter : les broyeurs font gaspiller beaucoup d’énergie.

Dans ce cas, c’est une équipe de chercheurs de l’Université Laval, de CANMET Mining et de Metso Minerals qui nous le rappelle dans le récent article « Breaking down energy consumption in industrial grinding mills » publié dans le tout dernier numéro du CIM Journal. Leurs échantillons de données de fonctionnement de broyeurs à boulet et de broyeurs semi-autogènes provenant de trois mines du Canada ont montré qu’en moyenne seulement 9 % de l’énergie primaire était bien utilisée pour le broyage.

L’observation la plus troublante formulée dans cet article est que ces chiffres sont très proches de ceux issus de travaux de recherche réalisés dans les années 1950, « indiquant ainsi », comme l’ont constaté les auteurs, « que le rendement énergétique de la comminution a très peu progressé au cours des sept dernières décennies. »

Au moment où cet article a atterri sur mon bureau pour que je le lise, quelques centaines de milliers de personnes, dont mes enfants armés de pancartes peintes à la main, marchaient dans les rues de Montréal. Tous ces gens sont sortis dans la rue afin de faire écho au message de Greta Thunberg qui, pour moi, a pris une signification bien concrète, dans le sens où nous avons été indifférents aux problèmes comme celui rapporté dans cet article, et où nous ne faisons pas attention à la façon dont nous utilisons nos ressources bien que nous sachions, et dans ce cas particulier depuis les années 1950, à quel point nos méthodes engendrent du gaspillage et, au bout du compte, sont destructrices.

D’après les commentaires que j’ai vus passer dans les médias sociaux axés sur l’industrie que je suis, tout le monde n’a pas adhéré au message délivré par l’adolescente suédoise. Ce qui n’est pas vraiment une surprise. Toutefois, pour un secteur qui s’efforce par tous les moyens d’attirer la prochaine génération de professionnels, il va nous falloir répondre à ces préoccupations d’une manière autrement plus inspirante que de nous contenter d’être sur la défensive.

Ce que nous pouvons également ajouter à la liste des choses que nous savons sur le traitement des minerais, c’est qu’il demande beaucoup d’eau dont la plus grande partie est ensuite séquestrée dans des installations de stockage de résidus qui devront être perpétuellement entretenues. Je ne peux écrire cela sans penser à Greta Thunberg, en train de me lire par-dessus mon épaule, l’air mécontent.

En ayant ceci à l’esprit, nous nous sommes penchés sur le sujet de l’eau dans le traitement des minerais. Les pressions externes visant à améliorer la situation prennent de plus en plus d’ampleur. Les communautés, et maintenant aussi les investisseurs, demandent plus de clarté sur les risques liés à l’eau, et cette vigilance ne va pas aller en diminuant. Comme Alexandra Lopez-Pacheco l’indique dans « La pression de l’eau », le côté positif, c’est que si nous appliquons de manière pensée les technologies émergentes comme celles existant déjà, il est possible de réaliser de grandes avancées pour régler ces problèmes. Alors mettons-nous à l’ouvrage !