La nouvelle usine de scandium vient compléter le complexe métallurgique existant de Rio Tinto à Sorel-Tracy, au Québec. Avec l’aimable autorisation de Rio Tinto
Lors d’une conférence de presse le 17 juin dernier, Rio Tinto Fer et Titan (RTFT) annonçait l’ouverture de sa nouvelle usine d’oxyde de scandium au complexe métallurgique de Sorel-Tracy, au Québec.
Ce projet de 6 millions de dollars américains, dans lequel le gouvernement du Québec a investi environ 650 000 $ par l’entremise du Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques (PQVMCS), « a été achevé dans les temps et dans le respect du budget imparti, moins de six mois après le début de la construction », indiquait Rio Tinto dans un communiqué de presse. La production devrait atteindre une capacité de trois tonnes d’oxyde de scandium par an.
L’usine utilise un procédé développé par Rio Tinto qui extrait l’oxyde de scandium à partir de résidus issus de la production de dioxyde de titane sans qu'il soit nécessaire, d’après la société, d’extraire davantage de minerais.
Comme l’expliquait Stéphane Leblanc, directeur exécutif de RTFT, Rio Tinto prévoit d’approvisionner environ 20 % du marché mondial en scandium. Grâce à ses activités de classe mondiale dans le domaine de l’aluminium, Rio Tinto prévoit également de produire des alliages aluminium-scandium pour répondre aux besoins du marché. « Pour la première fois, les clients bénéficieront d’un approvisionnement nord-américain en oxyde de scandium pour des applications dans les piles à combustible à oxyde solide, les lasers et les produits d’éclairage, ou comme additif pour produire des alliages à haute performance », déclarait-il.
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Lors de la conférence de presse, Guy Gaudreault, directeur général de RTFT, insistait sur l’importance de l’existence d’un producteur de scandium en Amérique du Nord. « [RTFT] est le premier producteur nord-américain de scandium. Auparavant, lorsqu’on souhaitait développer le scandium, le problème résidait dans la fiabilité du fournisseur. Et nous sommes un fournisseur fiable », indiquait-il. D’après une fiche de données techniques du gouvernement américain, à l’heure actuelle, la majeure partie du marché du scandium est approvisionnée par la Chine, le Kazakhstan, les Philippines, la Russie et l’Ukraine.
Le ministre de l’énergie et des ressources naturelles du Québec, Jonatan Julien, déclarait être très satisfait de l’efficacité avec laquelle l’usine avait été construite, surtout dans le contexte économique difficile engendré par la pandémie. « La réalisation de ce genre de projets nous encourage fortement à poursuivre nos efforts à l’égard des projets de développement socio-économiques. [...] Ce projet nous permet de concrétiser la vision du Québec quant aux minéraux critiques et stratégiques. »
Traduit par Karen Rolland