Les travailleurs de la mine LaRonde d’Agnico Eagle peuvent maintenant utiliser des téléphones Android renforcés avec le réseau LTE souterrain. Avec l'aimable autorisation d’Agnico Eagle

Dans la Zone 5, un gisement satellite de la mine LaRonde d’Agnico Eagle, nous entendons les premiers accords de la chanson Thunderstruck d’AC/DC ponctuée par le faible bruit des conversations. Alain Larose, surintendant de l’entretien adjoint, sourit. « C’est YouTube! », a-t-il dit, en montrant l’écran de son téléphone intelligent renforcé.

La Zone 5 et LaRonde sont maintenant connectées au réseau LTE qui permet aux travailleurs de téléphoner, d’avoir des conversations vidéo, de partager des données et même de regarder des vidéos sur YouTube, tout en étant sous la terre. Le LTE permet d’avoir une communication sans fil haute vitesse sur les appareils mobiles comme des téléphones et des tablettes. Le système a été mis à l’essai dans la Zone 5 l’année dernière et est actuellement déployé à une profondeur de trois kilomètres dans LaRonde, la mine aurifère la plus profonde en Amérique du Nord.

Ambra Solutions, une entreprise d’ingénierie des télécommunications canadienne et Ericsson Canada, qui ont travaillé à ce projet, ont affirmé que le réseau LTE souterrain de LaRonde était le plus profond au Canada. Éric L’Heureux, président-directeur général d’Ambra, a indiqué que l’entreprise « déployait actuellement des réseaux LTE dans d’autres mines » et que d’ici la fin de l’année, le réseau serait présent dans plusieurs mines.

LaRonde utilisait anciennement un système de communication à câble rayonnant qui avait une couverture limitée dans la mine. Christian Goulet, le surintendant général de LaRonde, a expliqué que pour des endroits comme la galerie et l’infrastructure générale de la mine, le système fonctionnait très bien, mais que dans les niveaux et les nouvelles zones d’exploitation de la mine, la couverture diminuait à 75 pour cent et quelque part entre zéro et 50 pour cent, respectivement. Dans la mine, la couverture moyenne était d’environ 65 pour cent.

« Même si nous fournissons un émetteur-récepteur portatif aux travailleurs, je ne peux généralement pas communiquer avec eux durant leur quart de travail puisqu’ils sont dans les zones de travail », a-t-il indiqué durant une présentation devant des membres de l’industrie et les médias à Val-d’Or fin mars. « S’ils n’utilisent pas la galerie, je ne peux pas communiquer avec eux. »

Il a affirmé que le nouveau système LTE était important pour pouvoir joindre les travailleurs et qu’il pourrait améliorer la sécurité.

« Nous avons beaucoup d’employés sous la terre et plusieurs zones de travail. Avec le câble rayonnant, la communication est un problème important », a-t-il dit. « Nous voulons nous assurer que nous pouvons améliorer la communication et la connectivité pour tous les travailleurs. »


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M. Goulet a affirmé que le réseau serait mis en place dans le concentrateur durant le premier trimestre de 2018 et que l’installation souterraine serait entièrement terminée durant la première moitié de l’année. En plus de faire des appels, les autres utilisations potentielles de ce réseau comprennent des conférences vidéo avec l’infirmière à la surface en cas de blessure, le transfert d’informations à partir d’équipements et d’appareils souterrains et le transfert de données de levées de l’équipe d’ingénierie.

Selon le site Web d’Agnico, environ 87 pour cent du minerai de LaRonde a été exploité. Il est attendu que la mine soit exploitée jusqu’en 2025 et que l’exploitation du gisement de la Zone 5 à faible teneur se poursuive un an de plus. Actuellement, l’entreprise cherche à creuser la mine davantage. Elle passerait d’une profondeur actuelle de 3,1 kilomètres sous la surface à une profondeur de 3,7 km. Dans ses résultats financiers de 2017, Agnico a affirmé que le forage actuel « continuait de rencontrer des intersections aurifères à teneur élevée ».

Selon M. Goulet, le plan est de continuer à utiliser le système de câble rayonnant dans les activités qui se trouvent plus près de la surface, c’est-à-dire aux endroits où il fonctionne bien et où la mine est pratiquement épuisée, et d’utiliser le réseau LTE dans les parties plus profondes. « Nous voulons nous concentrer sur la partie inférieure de la mine puisque nous irons plus en profondeur », a-t-il expliqué, « même si nous devrons installer plusieurs kilomètres de câble ». Environ 40 km de câbles ont déjà été posés pour soutenir le nouveau réseau.

M. Goulet a affirmé que 50 téléphones avec la capacité LTE sont utilisés sous terre et que 100 téléphones étaient utilisés dans le concentrateur. LaRonde s’attend à avoir 300 téléphones et entre 300 et 500 appareils au total au sein du réseau. La mine utilise des téléphones Android renforcés, mais n’importe quel appareil LTE, y compris les iPhone et les iPad, pourrait utiliser le réseau LTE d’Agnico. Les travailleurs se partagent certains téléphones, mais les contremaîtres d’équipe auront un téléphone désigné (partagé entre les superviseurs de quart de jour et de nuit) et tous les équipements souterrains seront dotés d’un téléphone installé de manière permanente.

M. L’Heureux a affirmé que le réseau LTE est une solution idéale, car il n’est pas sujet aux interférences comme le Wi-Fi et offre une meilleure couverture, et ce, dans une zone vaste et à un grand nombre d’appareils. Ambra a configuré un taux de transfert de 30 mégabits par seconde (Mbit/s) partout dans la mine et M. L’Heureux a mentionné que la technologie LTE pouvait offrir des taux de transfert sans fil allant jusqu’à un gigabit par seconde. De plus, il est sécuritaire. Agnico peut choisir les personnes qui sont en mesure d’utiliser le réseau et tous les appareils utilisés sous terre sont dotés d’une carte SIM spéciale leur permettant d’y avoir accès.

Il a ajouté qu’avec le LTE, le superviseur du réseau pouvait envoyer des « messages d’avertissement à tous les utilisateurs se trouvant dans un endroit précis. Vous pouvez l’utiliser dans la mine pour envoyer un avertissement d’évacuation ou lorsque du gaz est détecté ».

M. L’Heureux a indiqué que LaRonde testait actuellement une fonction de localisation. Les balises Bluetooth situées tous les 50 mètres dans les tunnels de la mine localiseraient le signal des lecteurs Bluetooth se trouvant sur les casques des travailleurs, les téléphones ou les véhicules, entre autres, ce qui permettrait aux superviseurs de les localiser. « Sous terre, la localisation est importante », a affirmé M. L’Heureux. « Les gens veulent savoir où se trouvent les travailleurs et les camions. »

En plus de la localisation, M. Goulet a expliqué que le réseau LTE pourrait donner à la mine le potentiel d’avoir de l’équipement autonome.

M. Goulet a affirmé que LaRonde a créé un comité LTE qui se rencontre une fois par mois pour évaluer les utilisations futures de la technologie, y compris l’élaboration de capteurs pour surveiller le gaz.