L’objectif de production à la mine de Rainy River est de 5 500 tonnes par jour d’ici 2027. Avec l’aimable autorisation de New Gold
Pour l’instant, la majeure partie de l’or produit à la mine de Rainy River de New Gold en Ontario provient de la mine à ciel ouvert, qui est entrée en activité en 2017. Toutefois, les activités souterraines de l’exploitation permettent désormais d’accéder à des minerais à teneur plus élevée.
« Le souterrain offre des possibilités exceptionnelles en termes de teneurs. Elles y sont trois fois supérieures à celles [de la mine à ciel ouvert] », déclarait Gord Simms, directeur général à Rainy River, à l’équipe du CIM Magazine. « Les teneurs atteignent près de trois grammes par tonne. Nos activités vont s’intensifier en surface au cours des deux à trois années à venir et nous espérons atteindre la pleine production d’ici 2027. Cela a un impact matériel sur la teneur que nous traitons. Par conséquent, notre production augmente considérablement. »
L’exploitation de Rainy River déborde d’activité. Les travaux d’excavation atteignent des profondeurs supérieures et simultanément, l’exploitation relance l’activité de prospection après une interruption de sept ans pour se concentrer sur la production et le renforcement d’une main-d’œuvre diversifiée et axée sur la sécurité, qui dispose des compétences nécessaires pour satisfaire l’objectif de production souterraine que s’est fixé New Gold, à savoir 5 500 tonnes par jour d’ici 2027.
La plupart de l’or actuellement produit à la mine de Rainy River provient de l’exploitation à ciel ouvert, qui a commencé en 2017. Avec l’aimable autorisation de New Gold
Durant le premier trimestre 2024, Rainy River a produit environ 53 000 onces d’or, tout en augmentant l’accès souterrain de 950 mètres pour atteindre la zone Intrepid et la zone principale. D’après New Gold, la zone principale devrait produire son premier minerai au dernier trimestre (T4) 2024.
Une mine moderne, avec un seul propriétaire
La mine de Rainy River était initialement un projet de création d’infrastructure, et New Gold était la première société à exploiter ce gisement de sulfures massifs volcanogènes (SMV). La production commerciale a commencé en octobre 2017 par le traitement de minerai disséminé à plus faible teneur par le biais de l’exploitation à ciel ouvert.
Le gisement à Rainy River se trouve dans un ensemble complexe de roches volcaniques et plutoniques d’environ 2,7 milliards d’années, la Rainy River Greenstone Belt (RRGB, la ceinture de roches vertes de la rivière à la Pluie). La propriété de New Gold inclut une portion d’environ 30 kilomètres de long en direction du nord-est de la RRGB, enterrée sous des matériaux glaciaires d’une épaisseur allant généralement de 20 à 40 mètres. Ce paysage de basse altitude, caractéristique du nord du Canada, a été formé par le recul des glaciers. Il possède peu de particularités dominantes ou d’affleurement rocheux.
D’après New Gold, la production dans la mine souterraine de Rainy River se poursuivra jusqu’en 2031. Avec l’aimable autorisation de New Gold
New Gold a acheté la propriété en octobre 2013 dans le cadre de ses acquisitions de Rainy River Resources, et a étendu son enveloppe foncière en 2015 en achetant Bayfield Ventures, à proximité, pour obtenir les terres où se situe la zone Intrepid. Parmi les précédentes sociétés d’exploration figuraient Noranda et INCO, qui s’étaient intéressées à la propriété à la fin des années 1960 et jusqu’aux années 1980, avant que Mingold Resources n’enquête sur des anomalies identifiées dans un échantillonnage de tills mandaté par la commission géologique de l’Ontario. Avec cette information, la petite société de prospection Nuinsco Resources a foré plusieurs sondages de découverte dans les années 1990 à l’aide de cibles du précédent exploitant, avant de vendre la propriété à Rainy River Resources en juin 2005.
Zones minéralisées
On trouve une minéralisation à haute teneur à Rainy River dans des zones ou des colonnes minéralisées allant jusqu’à 10 mètres dans un halo de minéralisation de plus faible teneur. Actuellement, on accède au minerai par la mine à ciel ouvert. Depuis 2022, on accède à la zone Intrepid par voie souterraine à l’aide d’une méthode mécanisée d’exploitation en chambre vide par longs trous longitudinaux. L’usine de traitement, mise en service en 2017, a été conçue pour répondre aux caractéristiques de l’alimentation en minerai de la mine à ciel ouvert et du minerai extrait en souterrain, dont la teneur est plus élevée.
« Au cours des deux dernières années, l’alimentation que l’on trouve sous terre complète celle de la mine à ciel ouvert », indiquait M. Simms. « On obtient un gramme par tonne dans le minerai extrait en surface, et on le complète avec le minerai que l’on trouve en souterrain. Cette stratégie se poursuivra jusqu’à l’épuisement du minerai de la mine à ciel ouvert. »
La difficulté pour les géologues et les ingénieurs travaillant à la mine de Rainy River, expliquait Caroline Daoust, ancienne géologue en chef de surface et désormais directrice de l’exploration, est l’uniformité des roches et l’absence de caractéristiques facilement identifiables.
L’objectif de production souterraine que s’est fixé New Gold, à savoir 5 500 tonnes par jour d’ici 2027. Avec l’aimable autorisation de New Gold
« Ce qui me fascine dans ce gisement, c’est que les indices visuels sont peu nombreux », expliquait Mme Daoust. « Ce gisement n’est pas de type veine de quartz, il est davantage volcanogénique. Au début, il était difficile de différencier les sulfures de métal commun de l’or. La distinction est complexe. »
Armé de ses connaissances géologiques sur la mine à ciel ouvert et de plus en plus sur l’environnement souterrain, Mme Daoust et l’équipe de New Gold intensifient leur programme d’exploration proche de la mine, actif pour la dernière fois en 2017. L’enveloppe foncière de New Gold à Rainy River couvre environ 29 000 hectares et la zone de la mine occupe un peu plus de 6 000 hectares.
« Pour le moment, nous nous occupons de l’infrastructure actuelle que nous devons simplement agrandir d’un ou de deux kilomètres », indiquait-elle. « C’est très positif pour les personnes sur le site de voir un forage programmé ! »
Rainy River, un site dont le nom et la nature évoquent la pluie
Les pluies diluviennes ces dernières années ont eu des répercussions sur la production et les activités à Rainy River, particulièrement au printemps 2022. Ces épisodes, expliquait M. Simms, ont incité à remettre en état le système de gestion de l’eau et de détournement de la mine ainsi que son infrastructure de pompage.
« Les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent toujours plus fréquents. Nous faisons face à des précipitations extrêmement élevées, suivies de longues périodes plus sèches. L’exploitation doit être conçue de manière à gérer ces extrêmes. La gestion de l’eau est au cœur de nos priorités ces deux dernières années », indiquait M. Simms. « Ainsi, nous avons réduit le risque de dégâts causés par des phénomènes météorologiques extrêmes pour l’exploitation, et nous en avons perçu les bienfaits en 2023. En effet, nous n’avons subi aucune perturbation opérationnelle liée à l’eau. »
La gestion de l’eau est au coeur des priorités de la mine de Rainy River ces deux dernières années. Avec l’aimable autorisation de New Gold
Un autre pilier de la stabilité opérationnelle à Rainy River concerne la main-d’œuvre et sa sûreté, ses qualifications et sa régularité. « La pierre angulaire de notre exploitation repose sur l’attention que nous accordons à la sécurité et à notre personnel », ajoutait M. Simms. « Ce sont les bases de la performance et de la stabilité opérationnelles. »
Avoir le courage de se soucier de son personnel
La mine de Rainy River est située juste au-dessus de la frontière du Canada avec le Minnesota, aux États-Unis, à trois heures en voiture de Winnipeg ou quatre heures de la baie de Thunder. Comme l’explique Brenda Roberts, directrice des ressources humaines (RH) de New Gold à Rainy River, la main-d’œuvre à la mine est diversifiée. Elle compte des travailleurs et du personnel local qui font la navette en avion (FIFO, de l’anglais fly-in-fly-out) ou en voiture (DIDO, de l’anglais drive-in-drive-out). Comme dans de nombreuses mines, les difficultés sur le site sont d’attirer et de retenir des travailleurs qualifiés, et de bâtir une main-d’œuvre diversifiée.
Pour ce faire, New Gold a réévalué tous les postes à Rainy River et a ouvert d’autres emplois en FIFO afin d’élargir la réserve de candidats potentiels et d’attirer différentes qualifications. En parallèle, la société a étudié ses capacités internes et a mis au point des plans de succession afin de promouvoir les travailleurs et de les aider à se développer en leur offrant la possibilité de promouvoir leur carrière à mesure que la mine se développe.
New Gold accorde aussi une grande importance à la création d’un dialogue avec les populations autochtones locales et au soutien qu’il convient de leur apporter. À Rainy River, qui se trouve au sein du territoire visé par le Traité n° 3, New Gold a signé un certain nombre d’ententes sur les répercussions et les avantages (ERA) avec la nation métisse de l’Ontario et les communautés des Premières Nations.
« [Les ERA] nous donnent l’occasion unique de nous concentrer réellement sur nos partenaires autochtones et de leur offrir des possibilités de formation et de développement », indiquait Mme Roberts. En 2023, 25 % de la main-d’œuvre totale de la mine était composée d’Autochtones. Dans le programme d’apprentissage de Rainy River pour les métiers désignés Sceau rouge (une norme nationale pour les métiers qualifiés au Canada), 40 % des apprentis sont des Autochtones.
Se développer en toute sécurité
La transition de Rainy River vers une production souterraine et à ciel ouvert a aussi exigé une évolution des procédures, des protocoles et des effectifs dans le domaine de la santé et de la sécurité, indiquait Richard Francœur, directeur de la santé, la sécurité et la formation à Rainy River.
« Le soutènement constitue toujours le plus grand problème », expliquait M. Francœur. « À mesure que l’on creuse plus profond et que l’on s’éloigne du développement pour se rapprocher la production, l’une des difficultés concerne le nombre de travailleurs sous terre et la quantité d’équipement, car les interactions entre l’équipement et les travailleurs augmentent. »
Rainy River arrive à deux années sans incident entraînant une perte de temps, ce qui correspond à plus de 3,5 millions d’heures travaillées. M. Francœur et d’autres attribuent cette performance en matière de sécurité au programme Positive Attitude Safety System (PASS, un système de sécurité fondé sur l’attitude positive), un processus de sécurité fondé par Jim Burns qui aide la gestion hiérarchique à encourager et à renforcer les attitudes, les décisions et les comportements sûrs. Ce programme a été introduit en 2022 par Patrick Godin, président et directeur général de New Gold.
« Il s’agit d’une des seules sociétés où un directeur général passe du temps, prend une matinée, deux ou trois heures pour s’asseoir et se joindre [au] comité de la santé et de la sécurité », indiquait M. Francœur. « Ceci a un grand impact. »
Optimiser pour la production future
La production combinée des activités en surface et en souterrain est en bonne voie pour atteindre l’objectif fixé. En ajoutant à cela une culture de la sécurité établie et une main-d’œuvre stable, ainsi qu’une stratégie d’atténuation des risques climatiques tels que les phénomènes météorologiques extrêmes, l’exploitation de Rainy River de New Gold est bien placée pour concrétiser ses projets.
« Nous sommes aux toutes premières étapes de développement de ce que nous appelons notre feuille de route technologique, qui se concentre sur nos activités souterraines », indiquait Caroline Perron, directrice de l’excellence des activités à Rainy River. Mme Perron indiquait que la mine recherche des technologies qui permettent de renforcer la sécurité et d’augmenter le taux de production, plutôt que de nouveaux outils dans le vent avec lesquels jouer.
« La détection de la proximité est un outil de sécurité que nous recherchons activement, car avec un taux de production de 5 000 tonnes par jour, les transports de matériaux sont nombreux », ajoutait-elle. « Un nombre élevé de camions entraîne nécessairement des interactions fréquentes. »
« Nous avons commencé par le premier minerai de production dans nos chantiers à Intrepid en septembre 2022, puis nous avons poursuivi notre avancée. Nous prévoyons maintenant l’extraction du premier minerai de la zone principale souterraine située sous la mine à ciel ouvert, et l’exploitation par gradins au T4 2024 », concluait Mme Perron.
Le 24 juillet, après la publication de cet article dans le numéro de juin/juillet de CIM Magazine, New Gold a annoncé qu'un employé chargé de faire fonctionner un équipement dans la mine à ciel ouvert de Rainy River avait été mortellement blessé.
Traduit par Karen Rolland