Bétonnage à l’usine de flottation de Media Luna pendant la construction de l’infrastructure de surface de la mine. Avec l’aimable autorisation de Torex Gold

Jusqu’ici, 2025 a été une année fondamentale pour Torex Gold. La production réussie du premier concentré de cuivre de sa mine souterraine de Media Luna au Mexique à la fin du mois de mars, suivie de la production commerciale qui a commencé en mai, a permis à Torex, plus grand producteur d’or du Mexique, de devenir un géant de la production de cuivre.

« C’était un tournant majeur pour nous », déclarait Dave Stefanuto, vice-président directeur des services techniques et des projets d’investissement à Torex. « Nous allons produire du cuivre en quantité importante avec Media Luna, entre 45 et 50 millions de livres par an. »

Media Luna constitue la prochaine étape dans la vision à long terme du site plus vaste de Morelos de Torex, une propriété de 29 000 hectares située dans la ceinture aurifère de Guerrero au Mexique, à environ 180 kilomètres au sud-ouest de Mexico. La propriété Morelos inclut le complexe minier d’El Limón Guajes (ELG) sur la rive nord du fleuve Balsas. Elle comprend une mine souterraine en exploitation, une usine de traitement et une infrastructure reliée, ainsi qu’une mine à ciel ouvert qui a maintenant atteint la fin de son cycle de vie, mais qui était en production depuis que l’exploitation commerciale avait commencé en mars 2016.

Sur la rive sud du fleuve Balsas, à environ sept kilomètres du complexe minier ELG, la société s’est concentrée sur l’exploration et le développement de Media Luna. En 2022, elle a publié une étude de faisabilité qui intégrait Media Luna dans le plan de développement global à Morelos.

Au 31 décembre 2024, les réserves prouvées et probables à Media Luna atteignaient 24 180 000 tonnes, contenant 1 946 000 onces d’or à une teneur de 2,5 grammes par tonne, 19 788 000 onces d’argent à une teneur de 25,5 grammes par tonne, et 467 millions de livres (soit environ 212 tonnes) de cuivre à une teneur de 0,88 %. La durée de vie de la mine s’étend jusqu’à au moins 2033, mais Torex espère la prolonger en renforçant l’exploration à la propriété de Morelos.

Amener une mine jusqu’à l’étape de production est toujours une tâche difficile, et Media Luna n’a pas fait exception à la règle. Le projet a connu sa part de vents contraires, notamment des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, des retards dans la livraison d’équipements provoqués par des ouragans, et l’impact de la hausse du peso mexicain sur les coûts locaux.

« [Ces difficultés] ont entraîné certaines pressions en termes de coût et une légère prolongation de la durée du projet au premier trimestre (T1) de cette année », indiquait M. Stefanuto. « Toutefois, outre ces pressions, nous sommes totalement alignés sur la marge d’erreur du budget initial de 875 millions de dollars américains présentée dans l’étude de faisabilité. »

Une main-d’œuvre puissante

Pour M. Stefanuto, la force de Media Luna réside dans l’équipe qui la gère.

Pendant la construction, Torex a continué d’exploiter les mines à ciel ouvert d’ELG. La production devrait cesser dans le courant du troisième trimestre 2025. Le projet était de transférer progressivement la main-d’œuvre de la mine à ciel ouvert vers la mine souterraine de Media Luna. Ceci représentait une difficulté pour son personnel, à la fois en termes d’emplacement et de méthode minière.

« C’est une zone dans laquelle les risques sont réels », indiquait M. Stefanuto. « Nous n’étions pas sûrs de la manière dont fonctionnerait cette transition. Comment continuer à exploiter la mine à ciel ouvert tout en formant le même personnel à prendre le relais dans la nouvelle exploitation ? »

Pour atténuer les risques, Torex a commencé à planifier très tôt la transition pour le projet Media Luna, du développement à l’exploitation, en incluant la préparation opérationnelle dans le projet à l’étape de la faisabilité, et en intégrant progressivement la planification de la main-d’œuvre en phase avec la construction de Media Luna.

Au moment où les actifs de base de Media Luna étaient prêts à produire leur premier concentré de cuivre en mars cette année, 200 travailleurs ont réussi à faire la transition de leurs postes dans la mine à ciel ouvert vers un poste dans la mine souterraine. En supplément, 160 personnes ont été recrutées, ainsi que 110 personnes pour exploiter les installations de traitement.

« Tout s’est bien déroulé », indiquait M. Stefanuto. « Dès que nous avons eu constitué les actifs, nous avions à notre disposition une main-d’œuvre qualifiée prête à les faire fructifier et à commencer l’exploitation. »

Pour faciliter la transition de la main-d’œuvre, Torex a fait équipe avec Asesorías Mineras Integrales (AMI), une entreprise locale appelée INMIBE et la société NORCAT de Sudbury. Cela lui a permis de répondre aux exigences strictes en matière de formation nécessaire afin de garantir au personnel les meilleures conditions de sécurité et d’efficacité dans l’environnement souterrain.

« C’était une véritable collaboration entre nos ressources humaines, la sécurité, la formation et les équipes opérationnelles ainsi que les partenaires externes, qui a mené à la transition réussie de notre personnel », ajoutait M. Stefanuto.

Idéal pour les équipements électriques à batterie

Au lieu de confier l’intégralité du projet à un seul fournisseur d’ingénierie, d’approvisionnement et de gestion de la construction (IAGC), Torex a réuni un groupe de sociétés spécialisées.

Stantec a conçu la mine souterraine, les systèmes de manutention et l’infrastructure. M3 Engineering a, quant à elle, conçu les installations de production en surface et l’infrastructure de surface, et s’est chargée des mises à niveau des installations existantes et de la coordination globale de la conception. Promet101 Consulting s’est occupée de la conception de l’étude de procédé pour l’usine de flottation et les installations générales de traitement. Paterson & Cooke a conçu l’usine à pâte et BQE Water a supervisé l’étude de procédé pour l’usine de traitement de l’eau.

Dès le premier jour, Torex a pensé la conception de Media Luna de sorte qu’elle puisse recevoir des véhicules électriques à batterie (VÉB), en profitant de la force des véhicules tout en minimisant leurs limites. « Étant donné que nous concevions une toute nouvelle mine souterraine, c’était l’occasion idéale de la concevoir spécifiquement pour un équipement VÉB », expliquait M. Stefanuto. « C’est là où beaucoup d’autres sociétés passent à côté de l’occasion. Elles se basent sur une mine existante qui n’a pas été conçue correctement pour un équipement VÉB, et elles essaient d’intégrer de force des équipements qui ne sont pas adaptés à la situation. »

L’un des choix de conception les plus critiques était d’orienter le schéma d’installation de la mine pour tirer parti de l’écoulement gravitaire.

« Tout notre minerai est envoyé dans des cheminées à minerai à différents niveaux ou stations de transfert jusqu’à un système de manutention, puis transporté par convoyeur au fond de la mine », expliquait M. Stefanuto.

Ce choix de conception impliquait que les chargeuses et les camions VÉB fonctionnent sur un seul niveau sans avoir besoin de se déplacer de bas en haut de longues descenderies, ce qui évite que les batteries se vident.

Le minerai de Media Luna est transporté vers l’usine de traitement sur la rive nord du fleuve Balsas via un convoyeur souterrain qui traverse le tunnel de Guajes sur sept kilomètres. Avec l’aimable autorisation de Torex Gold

La construction de la mine autour de ce concept de VÉB a aussi permis à Torex de repenser d’autres systèmes dès le départ, dont l’aérage. Contrairement à l’équipement diesel, les VÉB ne produisent pas d’émissions de gaz polluants. Ainsi, Torex a pu concevoir un système d’aérage plus efficace et à plus petite échelle pour Media Luna, qui a contribué à compenser certains des coûts d’investissement plus élevés associés à un parc de VÉB.

La transition vers les VÉB étaye aussi les objectifs environnementaux plus vastes de Torex, qui prévoient notamment de parvenir à une réduction de 10 % des émissions de gaz à effet de serre de champs d’application 1 et 2 d’ici 2030 en valeur absolue, par rapport à ses niveaux de 2021.

Toutefois, la transition vers les VÉB ne se limite pas à simplement atteindre les objectifs en matière d’émissions. « L’un des avantages importants d’un parc à VÉB est un environnement plus propre et plus sain sous terre », déclarait M. Stefanuto.

Les avantages opérationnels sont également intéressants. Les véhicules électriques ont un couple mécanique plus puissant et une plus grande capacité, expliquait M. Stefanuto, ce qui améliore l’efficacité de la charge et de l’excavation.

« Une fois ces différents facteurs envisagés, nous avons constaté qu’un parc à VÉB présentait plus d’avantages nets qu’un parc classique alimenté au diesel », ajoutait-il.

Pour un travail bien fait, choisissez les bons partenaires

Pour construire son parc électrique, Torex a pris soin d’éviter d’adopter une approche uniforme. Au lieu de cela, il a divisé le parc en trois catégories : la production primaire (pelles, camions, jumbos de forage), le soutien secondaire (plateformes élévatrices à ciseaux, chargeurs à émulsion) et l’équipement tertiaire (personnel et véhicules légers).

« Aucun vendeur ne peut vous fournir l’intégralité de la série d’équipements », indiquait M. Stefanuto. « Nous voulions vraiment le meilleur de chacune de ces catégories, et c’est donc la manière dont nous avons structuré notre [demande de proposition] et l’avons commercialisée. »

Sandvik a été choisie pour le parc de production primaire. Elle a fourni 11 chargeuses électriques à batterie de modèle Toro LH518iB et quatre jumbos électriques à batterie à deux bras de modèle DD422iE. MacLean Engineering a fourni 24 équipements de soutien secondaire électriques à batterie, y compris des chargeuses d’explosifs, des plateformes de travail élévatrices, des niveleuses et des transporteurs de matériaux. Quant à Rokion, elle a fourni sept véhicules de transport du personnel, 20 véhicules utilitaires légers et un chariot élévateur à fourche.

« [Cet arrangement] évite la concurrence entre les vendeurs sur place », expliquait M. Stefanuto. « Cela nous permet d’engager trois vendeurs d’une manière plus coopérative afin d’optimiser les exigences globales de notre parc et sa productivité, du point de vue de la maintenance et des opérations. »

Au total, Torex exploite 67 VÉB à Media Luna, ce qui en fait le plus grand parc de véhicules électriques à batterie d’Amérique latine. La société utilise aussi un mélange d’équipement électrique à câbles et au diesel pour plus de flexibilité, principalement pour le développement. Le parc de véhicules électriques à câbles inclut cinq foreuses de trous profonds Sandvik, une foreuse de montage mobile de type Rhino 100 de TRB-Raise Borers, cinq boulonneuses et deux boulonneurs à câbles Sandvik. Les véhicules au diesel comprennent trois chargeurs-transporteurs Sandvik, trois camions de transport Sandvik, un pulvérisateur à béton projeté MacLean et un perceur de trous de mines Sandvik.

Touches finales et prochaines étapes

Media Luna se trouve maintenant au stade de la production commerciale. En effet, 98 % de sa construction est terminée, et il ne reste que quelques pièces finales à assembler.

Torex arrive aux dernières étapes de la mise en service de son usine de remblai en pâte, dont la production devrait commencer durant le troisième trimestre 2025. Cette installation est essentielle pour atteindre la pleine capacité de production de la mine.

« Après ceci, il s’agit réellement d’optimiser la planification de la mine et le séquençage pour parvenir à obtenir 7 500 tonnes par jour d’ici mi-2026, environ six mois plus tôt que ce que ne prévoyait notre étude de faisabilité », indiquait M. Stefanuto.

Certains membres de l’équipe de direction de Torex Gold devant la première production de concentré de cuivre de Media Luna. De gauche à droite : Dave Stefanuto, vice-président directeur des services techniques et des projets d’investissement, Jody Kuzenko, présidente et directrice générale, Faysal Rodriguez, premier vice-président, Mexique et Andrew Snowden, directeur des finances. Avec l’aimable autorisation de Torex Gold

Alors que Media Luna approche de la phase de production, l’exploration et le développement se poursuivent à la propriété de Morelos.

« Seulement 25 % de la propriété de Morelos a été explorée jusqu’à présent, et nous avons déjà identifié plusieurs cibles prometteuses que nous poursuivons activement », ajoutait M. Stefanuto.

En 2024, la société publiait des ressources non exploitées pour le gisement EPO, situé à un kilomètre à peine au nord de Media Luna. Ce gisement abrite des réserves probables de 5 029 000 tonnes, à une teneur moyenne en équivalent or de 4,83 grammes par tonne pour un total de 781 000 onces d’équivalent or.

« L’idée est de tirer parti de l’infrastructure de manutention que nous avons construite pour Media Luna afin d’accéder à EPO », expliquait M. Stefanuto. « Nous pouvons développer des gisements à proximité tels qu’EPO de manière très rentable et sans dépenser plus d’argent sur l’infrastructure et les actifs. »

Torex avance aussi activement l’idée des projets Media Luna Est et Media Luna Ouest, qui détiennent un fort potentiel pour prolonger la durée de vie de l’exploitation.

« Le projet Media Luna est très important, car il prolonge la durée de vie de notre exploitation de 10 ans », expliquait M. Stefanuto. « Nous avons conçu et construit cette mine en pensant à l’accompagnement à long terme de la propriété de Morelos pour les 20 ou 30 années à venir. »