Le plus gros investissement dans l'histoire de l'université Laurentienne vient marquer une révolution en matière d'exploration minérale dans le nord du Canada. Le programme d'exploitation minérale Metal Earth de la faculté de Sudbury recevra 104 millions $ du gouvernement et de partenaires de l'industrie, annonçait l'université Laurentienne début septembre.
Les recherches qui découleront du projet Metal Earth visent à renforcer l'efficacité des découvertes dans les mines au Canada en appréhendant mieux les roches précambriennes du bouclier canadien de manière à comprendre la raison pour laquelle deux régions apparemment identiques pourraient ne pas renfermer les mêmes richesses en métaux.
« Découvrir la bonne région constitue une grande partie d'un travail d'exploration réussi », expliquait le Dr Harold Gibson, directeur du centre de recherche en exploration minérale (CREM) à la toute nouvelle école Harquail des sciences de la Terre et directeur de Metal Earth. « Cela peut prendre des millions de dollars et un temps infini. »
M. Gibson espère également que les travaux de recherche permettront d'améliorer les taux de découverte au Canada. « Le marasme économique que nous traversons est le résultat du prix des métaux en ce moment », indiquait-il. « Nous avons cependant observé avant ce passage difficile d'importants investissements dans l'exploration sans qu'ils ne s'accompagnent, pour la première fois, d'une augmentation notoire des découvertes ».
Une subvention de 49,2 millions $ du Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada (FERAC) constituait près de la moitié du financement au profit de l'initiative. Parallèlement, 22 partenaires, dont les commissions géologiques du Canada, de l'Ontario, du Québec, de Manitoba, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, ont attribué 55 millions $ supplémentaires en contributions en espèces ou en nature.
Le même jour, le département des sciences de la Terre de l'université a reçu 10 millions $ supplémentaires du président et chef de la direction de Franco-Nevada Corporation David Harquail et sa famille ; en leur honneur, le département a immédiatement été rebaptisé école Harquail des sciences de la Terre. La majeure partie des dons seront versés à un fonds de dotation pour les étudiants internationaux de troisième cycle et contribueront à l'achat de matériel de laboratoire et à la rémunération des techniciens en recherche.
« Si vous étudiez notre plan stratégique, vous constaterez que nous sommes l'une des rares universités dans le monde à être fortement polarisée sur l'exploration minérale et l'exploitation minière », déclarait Dominic Giroux, président et recteur de l'université Laurentienne en parlant de ces dons. « Nous nous trouvons au centre de l'un des plus importants corps minéralisés au monde. L'exploitation minière et l'exploration minérale sont au cœur de notre ADN. »
D'après M. Gibson, le Canada est le meilleur endroit pour mener ces recherches et ce, grâce au bouclier exposé, aux roches bien préservées et aux gisements de classe mondiale. Les données devraient être applicables au nord du Canada et à d'autres boucliers aux quatre coins du monde.
Au titre de ce financement, l'université créera une nouvelle chaire de recherche dédiée au ciblage appliqué à l'exploration et embauchera trois membres du corps enseignant spécialisés en géologie précambrienne, en modélisation de systèmes terrestres et en géophysique d'exploration ; elle accueillera également de nouveaux boursiers de recherches postdoctorales, des étudiants, des adjoints à la recherche, des techniciens et du personnel de soutien.
Traduit par Karen Rolland