Le projet KSM est l’un des plus gros gisements miniers d’or et de cuivre non exploité dans le monde. Avec l'aimable autorisation de Seabridge Gold

Les chefs de projet de Seabridge Gold ont adopté une approche délibérative et proactive pour le projet KSM (Kerr-Sulphurets-Mitchell) qui est situé dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. La construction n’a pas encore commencé sur le site de 4 925 hectares, mais les plans de la société ont évolué considérablement depuis la découverte du gisement de Mitchell en 2006.

Situé à 35 km de la frontière avec l’Alaska, KSM est l’un des plus importants gisements non exploité d’or et de cuivre, avec des réserves prouvées et probables de 38,2 millions onces d’or et 9,9 milliards de livres de cuivre. Seabridge a d’abord envisagé d’opter pour un projet de mine à ciel ouvert pour les trois gisements, mais prévoit maintenant de fonctionner avec une combinaison d’exploitation souterraine (foudroyage par blocs) et d’exploitation à ciel ouvert pour les quatre gisements miniers soit : Kerr, Sulphurets, Mitchell et Iron Cap. L’extraction par foudroyage par blocs permettra d’éliminer 2,3 milliards de tonnes de débris de roches (prédécapage), ce qui permettra d’atténuer considérablement l’impact sur l’environnement ainsi que sur l’ampleur du centre de stockage des roches. Une fois construit, ce projet comprendra deux sites distincts. Le premier comprendra les mines, ainsi que les installations de gestion et de traitement des eaux, lesquelles seront reliées aux zones de traitement du minerai et de gestion des résidus miniers par l’intermédiaire de deux tunnels de 23 km de long.

La propriété de KSM a changé de mains un certain nombre de fois avant d’être acquise par Seabridge en 2000. En 2006, les travaux d’exploration ont commencé, et en 2008, Seabridge a entamé le processus d’évaluation environnementale avec les autorités provinciales et fédérales. La province a approuvé le projet en juillet dernier et le gouvernement fédéral a suivi cinq mois plus tard.

Établir des relations

Dans le cadre du processus d’évaluation environnementale, Seabridge a passé plus de six ans à négocier avec les Premières Nations de la région, en tenant compte d’un grand nombre de leurs préoccupations dans la conception du site au cours des phases initiales du processus. Certaines parties du projet relèvent de la région du Nass, une région de 26 000 km2 sur laquelle la Nation Nisga’a détient des droits protégés par la Constitution et peut demander la tenue d’une consultation publique et formuler ses propres exigences pour les évaluations environnementales.

La Nation Nisga’a a travaillé en étroite collaboration avec Seabridge afin de mettre au point des conditions environnementales adaptées, et les deux parties ont conclu une entente détaillée sur les répercussions et les avantages en juin dernier. Seabridge a également signé une entente environnementale avec les Premières Nations Gitanyow des environs et maintient le dialogue avec les autres Premières Nations dans cette région.

Edward Allen, directeur de la communication du gouvernement Nisga’a Lisims, a souligné que l’expérience globale de la Nation Nisga’a avec Seabridge est « très positive ». Edward Allen ajoute qu’au cours des phases initiales du projet, il était évident que Seabridge avait bien lu et compris l’entente finale des Nisga’a. Signée en 2000, cette entente constitue le premier traité moderne ratifié en Colombie-Britannique. « Notre collaboration avec Seabridge a permis d’établir un point de départ satisfaisant comparativement à nos précédentes expériences précédant la signature de traités. »

« Manifestement, Seabridge voulait aborder ce projet dans un esprit de partenariat et de coopération », a expliqué M. Allen. « Pour définir nos préoccupations et pour que Seabridge les intègre dans ses projets d’activités minières dans la région de la rivière Nass, le processus a été assez simple. »

Comme l’a expliqué Peter Williams, vice-président principal des services techniques, la durée de vie de la mine de 52 ans et la production quotidienne de 130 000 tonnes de KSM ont obligé la société a adopter une démarche environnementale rigoureuse. « Vous devez donner aux projets de calibre mondial le respect qu’ils méritent », fait-il remarquer.

Chris Hamilton, directeur d’évaluation de projet, Bureau d’évaluation environnementale de la Colombie-Britannique, était chargé de l’évaluation provinciale. Il explique qu’il a été impressionné par l’attitude de Seabridge pendant tout le processus. « Seabridge était très réceptive et voulait bien faire les choses, ce qui est idéal pour les organismes de réglementation. »

Modifications apportées à la conception

La Nation Nisga’a s’inquiétait tout particulièrement de l’incidence possible du projet sur la qualité de l’eau dans la région. Pour répondre à cette préoccupation, Seabridge a apporté des modifications importantes à la conception des installations de traitement des résidus miniers et des installations de gestion des eaux. Les accès aux bassins à résidus miniers et aux points de déversement ont été déplacés du ruisseau Teigen à la vallée du ruisseau Treaty dans le but de protéger l’habitat local du saumon et d’autres espèces sauvages vulnérables dans la région. Ce déplacement nécessitait une reprise de la conception parce que les ruisseaux Teigen et Treaty sont situés aux deux extrémités de la vallée. Les digues à résidus sont construites dans cette vallée, et les travaux de renforcement des parois de la vallée fournissent une bonne protection naturelle aux digues. La société a volontairement ajouté une troisième cellule au centre de l’installation de gestion des résidus en installant des géomembranes imperméables afin de recueillir et de stocker les résidus susceptibles de produire des acides. Ce sera donc l’un des rares bassins de décantation de résidus miniers de la province, générant un coût supplémentaire de 131 millions de dollars. Le coût total de la troisième cellule s’élèvera à 256 millions de dollars.

Par ailleurs, Seabridge a plus que doublé la capacité de l’installation de traitement des eaux et s’est associée à BioteQ Environmental Technologies, une entreprise locale de traitement des eaux, afin de mettre au point une technique novatrice de traitement du sélénium par échanges d’ions. La société évite également de recourir à des fosses de drainage des eaux de surface pour effectuer les première mesures de contrôle et de gestion des eaux en optant pour un réseau de tunnels de dérivation jumeaux de 50 km de long, une technique plus sécuritaire, bien que nettement plus chère. Les fossés serviront encore à la dérivation des eaux secondaires. La conception initiale comprenait des fossés de surface, mais les dérivations ont été déplacées sous la terre au cours des premières phases de l’évaluation environnementale pour renforcer la solidité du système de gestion des eaux.

Impact sur l’environnement

Peter Williams a expliqué que dès le départ, les plans d’aménagement tournaient autour de la protection de l’environnement en aval, en prenant soin d’analyser l’exploitation de la mine afin qu’elle ne perturbe pas l’équilibre naturel de l’écosystème. Par exemple, l’installation de traitement des eaux déversera de l’eau dans le ruisseau en respectant le débit naturel du ruisseau Sulphurets afin de s’assurer que l’écosystème ne sera pas affecté par le débit de circulation. Les eaux dont la concentration en sélénium est élevée seront traitées dans la station de traitement du sélénium, puis retraitées avec le reste de l’eau de contact et des eaux d’infiltration dans la station de traitement des eaux avant d’être déversées. « Nous bloquons le cours d’eau parce qu’il est exposé à la mine », explique Peter Williams. « Nous devons être en mesure de traiter ces eaux, puis de les déverser dans le ruisseau en respectant son débit naturel. »

Brent Murphy, vice-président, Affaires environnementales, nous en dit plus sur la philosophie de l’entreprise. « Nous nous sommes positionnés en aval et avons regardé le site vers la mine, puis nous nous sommes posé la question suivante : « Comment pourrions-nous exploiter cette mine en toute sécurité sans nuire au milieu en aval? »au lieu de nous dire : « Que pourrions-nous construire à cet endroit pour exploiter la mine? »

Aspects économiques

Les efforts déployés par Seabridge entraînent forcément des coûts. La société estime que les modifications apportées à la conception ajouteront près de 500 millions de dollars aux dépenses en capital et aux frais d’exploitation au cours de la durée de vie de la mine. Toutefois, Peter Williams est convaincu que c’est le prix à payer pour que le projet soit mené à bien. Il fait remarquer que de nombreux projets de même ampleur ne remplissent pas leurs promesses mirobolantes, ce qui est décevant pour les investisseurs. En revanche, Seabridge « a établi un calendrier de production et des investissements en capitaux qui sont réalistes. »Le groupe a accordé au projet un capital de départ de 5,31 milliards de dollars américains, selon un calendrier de construction établi sur cinq ans. Depuis 2006, Seabridge a dépensé 205 millions de dollars pour le projet KSM.

« Nous n’allons pas accélérer le calendrier de construction pour faire des économies sur la valeur actualisée nette », ajoute-t-il. « Nous voulons suivre les étapes de contrôle nécessaires sur le terrain afin que l’environnement soit toujours la priorité. »

Seabridge est toujours à la recherche d’un partenaire pour faire passer le site à la production et Peter Williams reconnaît que son approche a rendu la recherche plus difficile. Toutefois, les grandes sociétés minières qui ont eu « de grosses déceptions »et qui se sont retrouvées avec des coûts démesurément élevés se félicitent de l’approche adoptée par Seabridge pour le projet KSM.

En attendant d’obtenir les derniers permis et de trouver un partenaire, Seabridge a déjà réuni un comité consultatif indépendant sur les aspects géotechniques afin d’analyser la conception, la construction, l’exploitation et la fermeture de la digue du bassin de rétention et de l’installation de gestion des résidus. Avec leur riche expérience acquise ailleurs sur le terrain, MM. Williams et Murphy sont convaincus par l’approche de Seabridge et font remarquer que les efforts volontairement fournis par la société devraient devenir la norme dans l’industrie. « Je pense que c’est une nouvelle façon d’aborder ces immenses sites », conclut M. Williams.

Traduit par CNW