Les projets de Moran Lake et de Central Mineral Belt de Labrador Uranium, situés dans le centre de la province du Labrador, ont fait l’objet d’une forte exploration. Le projet d’uranium de Notakwanon de la société, situé dans le nord du Labrador, est quant à lui encore largement inexploré. Avec l’aimable autorisation de Labrador Uranium

L’exploration minière dans le Canada Atlantique connaît un élan d’une ampleur que l’on n’avait plus vue dans la région depuis l’essor des années 1990, après la découverte du gisement de nickel à la baie de Voisey de Terre-Neuve-et-Labrador. Une fois encore, cette province mène la danse avec plus de 100 000 concessions minières jalonnées en 2021, le deuxième nombre total annuel de concessions le plus élevé dans l’histoire de la province depuis 1995. Cette fois-ci, c’est de l’or, et non plus du nickel, que recherchent la majorité des sociétés d’exploration affluant vers les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador, de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Toutefois, une poignée d’autres sociétés s’intéressent non pas au métal précieux, mais aux minéraux et aux métaux critiques, indispensables pour la décarbonation des technologies modernes.

Un potentiel sous-exploré

Si elle a produit quelque 30 matières premières sur plus de 150 ans, dont de l’or, de l’argent, du minerai de fer, de l’étain, du nickel et du cuivre ainsi que des agrégats et de la potasse, la région n’a attiré que très peu d’activités d’exploration pendant des années, par rapport à l’Ontario, au Québec et à la Colombie-Britannique, au grand dam du secteur minier de la région qui indiquait que ses provinces sont sous-explorées, particulièrement en ce qui concerne l’or.

Sur le plan géologique, les provinces atlantiques du Canada (aussi appelés provinces de l’Atlantique), qui font partie des Appalaches, jouissent d’un potentiel exceptionnel en matière de ressources minérales. Comme l’indiquait Derek Wilton, professeur honoraire de recherche au département des sciences de la Terre de l’université Memorial de Terre-Neuve, la province de Terre-Neuve-et-Labrador est particulièrement bien lotie en matière de ressources aurifères. « Nous profitons des roches des Appalaches, mais également d’une grande partie du Bouclier canadien, qui fait partie du Labrador », déclarait-il. « Le nord de l’Ontario et le nord du Québec, qui font aussi partie du Bouclier, sont réputés pour la richesse de leurs gisements minéraux, qui contiennent toute sorte d’ors et de sulfures. Nous avons le même type de roches ici. »

Timothy Froude est né, a grandi et a fait ses études en Terre-Neuve-et-Labrador. Fort d’une carrière de plus de 30 ans dans l’industrie minière, il est actuellement directeur général de Sokoman Minerals, et fait partie des personnes qui ont incité les sociétés à venir mener davantage d’activités d’exploration aurifère dans sa province natale. « On a toujours dit que Terre-Neuve-et-Labrador est une province largement sous-explorée par rapport à son potentiel en termes de réserves d’or », indiquait-il. « Mais peu de gens semblaient s’en soucier. »

Quelques sociétés se sont toutefois intéressées à la province. L’une d’elles, Anaconda Gold, a commencé en 2010 à exploiter sa mine d’or de Pointe Rousse dans la région nord-centre de la péninsule Baie Verte. Anaconda a continué l’exploration en Terre-Neuve-et-Labrador à son projet aurifère de Tilt Cove et à son projet de Goldboro en Nouvelle-Écosse. Maritime Resources a passé plus d’une décennie à explorer sa propriété de Green Bay de 98 kilomètres carrés (km²), également située dans la péninsule Baie Verte, une propriété sur laquelle se trouve la mine d’or historique de Hammerdown. Maritime s’efforce de rouvrir la mine. Elle a jusqu’ici réussi à passer les étapes du processus réglementaire, et a récemment indiqué qu’elle pourrait annoncer cette année sa décision de commencer à construire la mine. Marathon Gold a commencé à explorer le gisement de Valentine Lake dans le centre de Terre-Neuve-et-Labrador en 2010. Ce printemps, le gouvernement de la province a mené un examen des évaluations environnementales pour le projet de Valentine Lake, qui consiste en une série de cinq gisements minéralisés le long d’un système de 20 kilomètres, et a donné son aval à Marathon. La société prévoit de commencer à construire dès cet été ce qui devrait devenir la plus grande mine d’or du Canada atlantique.

Toutefois, personne n’a attribué à ces sociétés le mérite qui leur revient pour avoir été à l’initiative de cette ruée vers l’or. « Elles ont travaillé dur ces dix dernières années, ont augmenté leur taille », indiquait M. Wilton. « Tout à coup, des nouveaux venus arrivent et découvrent cette intersection fabuleuse dans une autre part de l’île. »

Les nouveaux venus

Étant donné que peu de personnes étrangères à Terre-Neuve-et-Labrador semblaient intéressées par l’exploration de l’or dans la province, « nous avons décidé de le faire nous-même », indiquait M. Froude. En 2017, Sokoman Minerals a acheté son projet aurifère de Moosehead, désormais son projet phare, situé dans le nord-centre de Terre-Neuve-et-Labrador. Quatre mois plus tard, la société annonçait qu’elle avait découvert une intersection de 11,9 mètres affichant à peine moins de 45 grammes d’or par tonne. « Le téléphone s’est soudain mis à sonner », indiquait M. Froude. « Avant même de pouvoir nous retourner, Eric Sprott est devenu notre plus grand actionnaire. Nous nous sommes tout à coup retrouvés avec plusieurs millions de dollars à la banque, alors que nous nous battions avec quelques dizaines ou centaines de milliers de dollars jusque-là. La province a soudain suscité un intérêt majeur. »

Si la découverte de Sokomon était, certes, enthousiasmante, la société n’est en rien responsable de l’essor actuel des activités d’exploration. Le nouveau venu auquel faisait référence M. Wilton est New Found Gold qui, en 2019, a trouvé une intersection de 19 mètres à 92,9 grammes d’or par tonne dans le premier trou de son premier programme de forage au projet de Queensway de la société. À cette nouvelle, la ruée vers l’or en Terre-Neuve-et-Labrador a explosé.

Eric Sprott, fondateur de Sprott Asset Management Inc., une société de gestion des actifs, vient de faire un pas dans une direction qui devrait attiser la ruée vers l’or de la province. La société a acheté 15 millions de parts de New Found Gold à Novo Resources Corp. à la mi-avril pour un total de 125,9 millions de dollars, une importante plus-value de 9,3 % sur le cours de clôture de 7,68 dollars des actions de New Found Gold le 11 avril.

À propos de l’investissement, M. Sprott déclarait dans le quotidien Financial Post que « c’était, selon lui, une décision spéciale », ajoutant que « cette découverte serait sans doute l’une des plus grandes découvertes d’or dans l’histoire du Canada, voire du monde… C’est la raison pour laquelle j’ai investi cet argent sans hésiter ».

Canstar Resources fore dans la zone Kendell de son projet de Golden Baie. Avec l’aimable autorisation de Canstar Resources

D’après Robert Bruggeman, président et directeur général de Canstar Resources, « la découverte aurifère de classe mondiale de New Found Gold a éveillé l’intérêt de personnes qui souhaitent désormais trouver quelque chose de semblable ». M. Bruggeman en fait partie. Canstar a jalonné une concession de 62 175 hectares pour son projet de Golden Baie dans le sud de Terre-Neuve-et-Labrador, une zone très prometteuse de minéralisation aurifère orogénique à haute teneur. Si l’exploration de Canstar vient à peine de commencer, l’enthousiasme de M. Bruggeman face au projet de Terre-Neuve-et-Labrador est notable, même lorsqu’il le compare à un autre projet plus avancé sur lequel il travaille en Argentine, dont les réserves s’élèvent à plus de deux millions d’onces (57 tonnes) d’or et d’argent. L’or de ce projet est disséminé et n’est pas visible.

« Dans ce projet en [Argentine], le forage se fait sur plus de 100 kilomètres, mais il est extrêmement ennuyeux. Dans notre projet de Golden Baie à Terre-Neuve-et-Labrador, la prospection peut se solder par la découverte d’échantillons de roches contenant de l’or discernable à l’œil nu. Peu de choses sont plus fascinantes que de découvrir de l’or visible ! »

Il est également très enthousiaste pour une autre raison. Sa société et d’autres sont en train de découvrir ce qui sera reconnu comme une nouvelle ceinture aurifère. « On cherche généralement l’or dans des lieux délicats et difficiles d’accès dans le monde. La découverte d’une nouvelle ceinture aurifère dans un lieu comme la province de Terre-Neuve-et-Labrador en Amérique du Nord est très intéressante », indiquait-il.

Sokoman et Canstar sont toutes deux membres de Newfoundland.Gold, une alliance de 15 sociétés promouvant l’exploration aurifère et les projets miniers en Terre-Neuve-et-Labrador.

« L’activité est si intense ici en ce moment qu’il faut environ cinq mois aux laboratoires d’analyses pour nous renvoyer les résultats », expliquait M. Bruggeman. « C’est très long quand on attend le retour de nos titrages pour envisager la phase suivante de l’exploration. Mais on a au moins ces indices visuels. Si l’on fore et que l’on voit de l’or physiquement, il est fort probable que les titrages seront positifs. »

L’enthousiasme pour ce métal précieux ne se cantonne pas à Terre-Neuve-et-Labrador. La ruée vers l’or s’est étendue jusqu’au Nouveau-Brunswick, où de nombreuses sociétés d’exploration aurifère sont arrivées ces dernières années et ont jalonné leurs concessions. La province a aussi ses adeptes de longue date qui explorent patiemment le potentiel aurifère du Nouveau-Brunswick depuis plus d’une décennie. Puma Exploration s’est concentrée sur ses travaux dans l’un des plus anciens districts miniers du Canada, la zone du camp minier de Bathurst dans le nord des hautes terres de Miramichi, au Nouveau-Brunswick. La société a passé la majeure partie de ses travaux à explorer à la recherche de métaux communs. Ces dernières années cependant, elle s’est intéressée à l’or. Puma a fait des découvertes intéressantes à son projet phare de Williams Brook près de Bathurst, notamment jusqu’à 371 grammes par tonne dans des échantillons de surface. Elle mène actuellement un nouveau programme de 10 000 mètres pour identifier des cibles aurifères à haute teneur.

Les informations communiquées par le ministère des ressources naturelles et du développement de l’énergie du Nouveau-Brunswick indiquent que les activités minières sont fortes, qu’on observe « des hausses régulières ces dix dernières années et une forte croissance récemment ». En outre, la province a connu « un record en termes de superficie [mesurée en hectares] de concessions activement jalonnées ». En 2021, l’année marquant le record le plus fort, 911 858 hectares ont été jalonnés à des fins d’exploration. Depuis avril 2022, ce chiffre est passé à 1 014 651 hectares.

Rien qu’au premier trimestre 2022 (T1), 145 548 hectares de nouvelles concessions ont été enregistrés. En comparaison, durant l’année 2020 (l’année de tous les records), 286 201 hectares de nouvelles concessions avaient été enregistrés. Si la tendance se poursuit à ce rythme-là, 2022 devrait dépasser le total de 2020 d’ici la fin du T2.

La Nouvelle-Écosse, quant à elle, connaît sa quatrième ruée vers l’or. Pour remettre cette information en contexte, les trois premières ruées vers l’or ont eu lieu entre les années 1800 et les années 1960. Cela fait donc un certain temps. L’exploration a commencé à reprendre en 2017, environ à la même époque où Atlantic Gold ouvrait sa mine à ciel ouvert de Touquoy, à Moose River. La côte est de la Nouvelle-Écosse a rapidement attiré d’autres sociétés, dont Anaconda et Meguma-Gold, une petite société d’exploration canadienne qui annonçait en mars cette année qu’elle avait découvert une intersection de 3,46 grammes par tonne d’or sur 23,28 mètres à son projet aurifère d’Elmtree.

« La province regorge d’activités d’exploration à la recherche d’or », déclarait Sean Kirby, directeur exécutif de The Mining Association of Nova Scotia (TMANS, l’association minière de Nouvelle-Écosse). « C’est une période exaltante. »

À l’heure où nous publions, TMANS compilait des données pour une future étude d’impact économique de l’industrie minière de la province. Toutefois, M. Kirby est d’avis que 2022 sera une année importante pour l’exploration, notamment par rapport à l’année dernière.

D’après le ministère des ressources naturelles et des énergies renouvelables de la Nouvelle-Écosse, « en raison de la COVID-19, l’activité de jalonnement de concessions minières en Nouvelle-Écosse était un peu ralentie en 2021 par rapport à 2020. Le nombre total de concessions sous licence avait baissé à 35 886, par rapport aux 41 798 annoncées l’année précédente ». Toutefois, 2022 compte un nombre important de nouvelles concessions, qui devrait dépasser celui de 2020.

« Les dépenses sur le terrain par l’industrie de l’exploration minière en 2021 sont estimées à 50,3 millions de dollars, principalement en raison des activités réduites en 2020 dans le contexte de la pandémie. L’année 2021 a connu une forte hausse des dépenses par rapport à 2020 (26,3 millions de dollars) et 2019 (37,9 millions de dollars). »

Métaux et minéraux critiques

La hausse des prix de l’or a joué un rôle dans l’avènement de la ruée vers l’or dans le Canada atlantique, y compris pendant la pandémie. Après tout, ce métal précieux est une solide assise financière en temps de crise. Mais d’autres dans les provinces de l’Atlantique sont à la recherche de minéraux critiques tels que le lithium et l’étain.

Compte tenu de sa géologie, le Canada atlantique regorge de minéraux critiques et de terres rares, indiquait M. Wilton.

« Les minéraux critiques », expliquait M. Kirby, « sont au cœur des priorités de tous en ce moment, et on observe une tendance à la hausse de leur exploration en Nouvelle-Écosse. Nous espérons aussi pouvoir remettre en service quelques mines anciennement en exploitation dans un avenir proche. »

M. Wilton indiquait que les minéraux critiques ont tendance à être des produits dérivés d’autres minéraux. « Les gens disent que le Canada atlantique est rempli de résidus miniers », indiquait-il. « Peut-être est-il temps de commencer à les étudier. Nous avons déjà extrait tous ces matériaux, on peut certainement récupérer des minéraux critiques dans ces résidus. »

Citons par exemple le projet d’East Kemptville, situé à environ 45 kilomètres au nord-est de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse. Dans les années 1980, c’était l’une des plus grandes mines d’étain au monde, mais elle a fermé ses portes en 1992 en raison du déclin des prix. Le projet est en cours de redéveloppement par son propriétaire, Avalon Advanced Materials, qui se spécialise dans les métaux et les minéraux critiques. La société cherche à récupérer de l’étain de ses anciennes réserves et résidus à la mine, mais aussi de l’indium, une terre rare indispensable aux technologies telles que les écrans tactiles.

La mine de zinc de Scotia, près de Gays River, est une autre ancienne mine de Nouvelle-Écosse en cours de revitalisation. Cette mine, détenue par EDM Resources, a été placée en mode de soins et maintenance en 2009 en raison du déclin des prix des métaux et des coûts d’exploitation élevés. Aujourd’hui, la société est en phase de refinancement du projet, et prévoit de recommencer la production commerciale à la mine d’ici fin 2023.

En Terre-Neuve-et-Labrador en 2021, Sokoman avait découvert une minéralisation de lithium à haute teneur dans l’une de ses propriétés, Golden Hope. « Des choses surprenantes se produisent lorsqu’on envoie les prospecteurs dans les bois », indiquait M. Froude. « Ils reviennent parfois avec des découvertes inattendues. Nous cherchions de l’or, certes, mais une société d’exploration ne ferme jamais les yeux sur des ressources potentielles qu’elle pourrait trouver pendant la prospection à la recherche d’or ou d’un autre métal », ajoutait-il. « Notre devoir et notre mission consistent à comprendre si cette zone prometteuse de lithium l’est réellement. »

Sokoman a formé une alliance d’exploration conjointe avec Benton Resources pour continuer à chercher du lithium.

L’exploration pour la transition énergétique et le sel

Deux projets d’exploration dans la région atlantique pourraient aider la province de Terre-Neuve-et-Labrador à devenir un acteur important de la transition du Canada vers l’énergie propre. Le premier projet, Great Atlantic Salt d’Atlas Salt, se trouve près du port de Turf Point en Terre-Neuve-et-Labrador. Le projet Great Atlantic Salt avait commencé ses activités d’exploration à la recherche de pétrole et de gaz, mais c’est un important gisement de sel peu profond que la société a découvert. Le président Rowland Howe d’Atlas Salt, directeur pendant 16 ans puis ingénieur stratégique dans la société, a aidé à faire de la mine de Goderich de Compass Minerals, dans le sud de l’Ontario, l’une des plus grandes mines de sel souterraines au monde. Pour lui, Great Atlantic a le potentiel de devenir la prochaine plus grande mine de sel au monde. « Goderich est l’étalon-or des mines de sel », indiquait-il. « L’actif de Great Atlantic Salt a les mêmes structures et ADN que Goderich. »

Cette partie du projet consiste à fournir du sel de salage pour les marchés de l’est du Canada et des États-Unis. Toutefois, la société cherche aussi à développer l’un de ses actifs, le dôme de sel de Fischell’s Brook situé à quelque 15 kilomètres du gisement de Great Atlantic Salt, en une activité dédiée à l’énergie renouvelable. Le projet pourrait aider à faire progresser la technologie ultra-sophistiquée de stockage de l’énergie au Canada. Grâce aux progrès récents réalisés en matière de technologie de stockage, le dôme de sel de Fischell’s Brook pourrait évoluer en un parc éolien dont l’énergie serait transformée en hydrogène, stockée dans le dôme de sel et libérée en fonction des besoins.

Atlas Salt développe son projet de Great Atlantic Salt, situé près du port de Turf Point dans l’ouest de Terre-Neuve-et-Labrador. Avec l’aimable autorisation d’Atlas Salt

Le deuxième projet d’exploration comprend en réalité trois projets détenus par Labrador Uranium qui alimenteraient le secteur de l’énergie nucléaire, identifié au Canada comme une composante essentielle de la stratégie de décarbonation du pays. Le projet d’uranium de Notakwanon dans le nord du Labrador reste largement inexploré. Ses projets de Moran Lake et de Central Mineral Belt dans le centre de la province du Labrador ont connu une forte activité d’exploration dans le passé. Ce dernier est limitrophe du gisement d’uranium de Michelin de Paladin Energy, qui renferme près d’un million de tonnes de ressources minérales.

« Nous avons des ressources historiques mais nous devons les développer et faire des découvertes. L’exploration est donc un moteur fondamental pour nous », déclarait Stephen Keith, président et directeur général de Labrador Uranium. « Étant donné l’environnement géopolitique mondial de nos jours, je suis extrêmement heureux de me trouver dans la province du Labrador. Certains disent que le régime réglementaire du Canada est trop complexe. Personnellement, j’affectionne ce régime, qui nous confère une sécurité. On connaît les règles, on sait ce que l’on a à faire. »

L’exploration dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador offre à Labrador Uranium un environnement réglementaire stable et prévisible. Avec l’aimable autorisation de Labrador Uranium

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a placé en alerte les pays européens et membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a entraîné une hausse du prix de l’uranium et d’autres matières premières. Elle nous a aussi fait comprendre à quel point la stabilité et la sécurité d’une province sont importantes pour les sociétés qui investissent dans l’exploration et le développement miniers.

« C’est un réajustement mental pour beaucoup d’entre nous », indiquait M. Keith. « Je travaille dans la sphère des ressources et je peux dire que le monde évolue d’une manière positive. Nous nous éloignons du carbone et devenons plus écoénergétiques. Nous trouvons des matériaux qui nous aident à faire ces grandes choses. En tant que société minière, lorsqu’on associe ces paramètres aux questions géopolitiques complexes, cela signifie qu’il faut commencer à se demander où sont les lieux sûrs. »

À son avis, l’intérêt croissant pour les ressources dans la région atlantique du Canada (une région du monde considérée comme l’une des plus sûres pour l’investissement minier) pourrait bien durer un moment étant donné la demande mondiale en métaux, et particulièrement en minéraux critiques.

Investisseurs

« L’exploitation minière était une composante importante des [provinces de la région Atlantique] dans le passé », déclarait Peter Nicholson, directeur général de Wealth Creation Preservation & Donation Inc. (WCPD), qui est né et a grandi en Nouvelle-Écosse. « Cette bague de 110 ans que je porte appartenait à mon arrière-grand-père. Il travaillait dans des mines de charbon du Cap Breton et de Sydney. »

Les provinces de l’Atlantique luttent depuis des années, indiquait-il, et cela a obligé de nombreux mineurs qualifiés et expérimentés à partir vers l’ouest à la recherche d’un travail. L’éventualité de créer des offres permettant à ces personnes de revenir dans leur province natale avec un bon travail dans le secteur minier apporte beaucoup d’espoir à la région.

Comme c’est le cas pour beaucoup de personnes qui ont grandi dans les provinces de l’Atlantique, M. Nicholson pense depuis longtemps que les ressources minérales de la région sont sous-explorées, et il se réjouit à la perspective du changement qui se produit. Ces dernières années, WCPD a pu collaborer avec certaines sociétés d’exploration à l’origine de cet essor, notamment New Found Gold, afin de collecter des fonds pour leurs projets par l’intermédiaire d’actions accréditives.

Les clients de WCPD ont une valeur nette élevée et, comme M. Nicholson, sont originaires du Canada atlantique.

« Actuellement, ils vivent et font fortune à Montréal, à Toronto et à Vancouver », indiquait-il. « Lorsque je leur dis que l’on pourrait obtenir des fonds en actions accréditives dans le Canada atlantique et que l’argent serait reversé dans leurs provinces natales, cela constitue pour eux une motivation positive supplémentaire. »

Une autre motivation pour de nombreux clients de WCPD, indiquait-il, concerne l’exploration des minéraux critiques. Comme pour nombre de professionnels de la région Atlantique, il fait référence à un thème émergent concernant le potentiel sous-exploré de la région.

« Le Canada pourrait devenir un chef de file mondial dans ce domaine », indiquait M. Nicholson. « Nous avons la chance d’avoir une géologie exceptionnelle et, de fait, le potentiel de l’exploration de minéraux critiques est immense dans les provinces de l’Atlantique. Il ne nous reste plus qu’à aller le découvrir. »

Traduit par Karen Rolland